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Activisme Résilience

Respirer le bonheur, un jour à la fois

Hélène Campbell, âgée de 27 ans, peut aujourd’hui s’épanouir dans un quotidien rempli et actif. Cependant, il n’en a pas toujours été ainsi pour la jeune femme d’origine ontarienne connue pour son militantisme au sujet du don d’organes. Son histoire en est une de résilience, de courage et de volonté.  

Croyant être atteinte d’asthme pendant son enfance, ce n’est que quelques années plus tard qu’Hélène, victime de troubles respiratoires majeurs, fut diagnostiquée d’une condition médicale idiopathique dont la seule issue était une double transplantation des poumons. Elle était la septième touchée par cette maladie particulièrement agressive dont la cause demeure encore à ce jour relativement floue. Mais Hélène ne baissa pas les bras face à cet obstacle de taille, saisissant plutôt l’opportunité d’exploiter la force sommeillant en elle.  

Grâce à une utilisation judicieuse des médias sociaux et un appel répandu sur de nombreuses plateformes, le cas d’Hélène prit une tournure internationale jusqu’à obtenir le soutien de personnalités telles qu’Ellen DeGeneres et Justin Bieber. « Si l’on prend quelqu’un qui a un important message à partager et qui a une certaine notoriété sur les réseaux, il est possible de rejoindre un vaste public et de semer le bien. » affirme-t-elle. Elle remercie d’ailleurs tout ceux ayant contribué à la campagne et se considère chanceuse d’avoir eu droit à une réception si respectueuse de la part des utilisateurs. 

« Les gens ont vu que c’était pour une bonne cause et ont choisi de répandre le mot et de garder le tout positif. » 

Suite à une période d’attente ponctuée de découragement et de défis multiples, Hélène reçut la nouvelle qui bouleverserait le cours de sa vie : un donneur éligible lui avait été attribué. « Au tout début, j’ai tenté de ne pas trop m’exciter, je ne voulais pas me créer de fausse joie. » Explique-t-elle. Effectivement, il est fréquent que des imprévus surviennent entre l’annonce et la transplantation, occasionnant des déceptions. Hélène avait déjà vécu cette expérience désagréable lorsqu’après douze heures d’attente emplies d’espoir, on lui avait appris qu’il était uniquement possible d’utiliser un des deux poumons disponibles, alors qu’il lui en fallait absolument deux. Il s’agissait malheureusement d’une fausse alerte.  

C’est quand on lui a confirmé qu’il était temps de la déplacer en salle d’opération qu’Hélène a pris réellement conscience de ce qui était en train de survenir. « Tout me semblait si irréel. On imagine constamment ce moment dans l’attente. Là, c’était véritablement le cas : il arrivait enfin. » Pour la jeune femme, il s’agissait, au-delà d’un instant d’euphorie, du début d’un chapitre regorgeant de nouveautés et d’expériences à découvrir. Cependant, elle tient à préciser qu’il ne faut pas que penser de façon obsessive à cette étape qui, plus souvent qu’autrement, tarde à arriver. 

« On se demande, à chaque fois que le téléphone sonne : est-ce le moment que j’attendais tant, est-ce un docteur qui m’appelle pour la transplantation ? »

Bien qu’Hélène considère qu’il est normal d’agir ainsi, elle précise qu’il est primordial de ne pas mettre sa vie sur pause. Selon elle, continuer de vivre aussi pleinement que possible en laissant l’attente de côté diminue la lourdeur du quotidien. Aux patients en attente d’un don, son message est clair : « Ne laissez pas l’attente devenir le seul élément qui compose votre vie. » 

Pour Hélène, il était hors de question de s’abattre sur son sort et de se lamenter continuellement. Afin de traverser cette période éprouvante, la jeune ontarienne sut qu’elle devait garder une confiance en tout temps et conserver une énergie positive. Ainsi, elle transmettrait cet optimisme à ses proches quand ils seraient dévastés par les événements et, de son côté, lorsque le moral serait plus bas, elle recevrait un soutien positif de leur part. Une forme de cycle de la pensée positive très efficace, parce qu’après tout, l’espoir et le bonheur, c’est contagieux. Le diagnostic poussa également Hélène à développer une approche orientée vers la gratitude. Ayant connu une santé pratiquement irréprochable avant l’arrivée de problématiques respiratoires, Hélène se dit aujourd’hui reconnaissante pour ces années sans bémols médicaux. Elle soutient aussi qu’elle aurait pu être paralysée ou affectée par des maux incurables. C’est d’ailleurs cette perspective qui lui permit, malgré les nombreuses épreuves, d’aller de l’avant.  Elle reconnaît aussi que si elle n’avait reçu les organes cette fin de semaine-là, c’était fort probablement la fin.  

Après avoir regagné une santé plutôt optimale depuis déjà cinq ans, Hélène fut contrainte, en 2016, à faire face à une complication : son corps commença à rejeter les organes étrangers. Il s’agissait, cette fois-ci, d’un différent type de difficulté respiratoire. L’air demeurait coincé dans les poumons et il devenait impossible pour elle d’expirer. On lui avait mentionné, avant la transplantation, que ce type de réaction pouvait survenir à tout moment et ce, même plusieurs années suite à l’opération. Encore une fois, Hélène dut focaliser son énergie positive, faire preuve d’une détermination sans précédent et croire à un futur plus brillant malgré les périodes de noirceur.

 « Être négative face à la situation n’aurait pas changé la qualité de ma vie ou de mes poumons. » 

Voulant pouvoir se relever et aller de l’avant une fois l’opération terminée, Hélène continua de s’entraîner régulièrement au gym afin d’avoir une excellente forme au moment de la seconde transplantation. Ses efforts soutenus portèrent fruit : « Le lendemain de l’opération, j’allais déjà me prendre un café au Tim Hortons. » Relate-t-elle.  

Aujourd’hui, Hélène considère son état de santé relativement bon, malgré une récente perte de fonctionnement de ses poumons. Bien que les épreuves constantes puissent s’avérer une source de découragement majeure, la jeune femme continue de regarder droit devant. 

« Je me concentre sur où je suis en ce moment. Je me sens très en santé et particulièrement forte. Je suis tellement chanceuse d’avoir une famille et des amis si fantastiques. Bien que surmonter tous ces défis fut difficile, ces épreuves m’ont donné une perspective unique sur la vie. Ces événements m’ont appris à prioriser davantage et à être reconnaissante. »  

Militante pour la cause du don d’organes, Hélène tient à rappeler qu’il est important de discuter cet enjeu avec ces proches, puisque ce sont eux qui ont la décision ultime. Elle comprend que chaque personne peut avoir son opinion à ce sujet mais témoigne à elle-seule de l’importance qu’une simple signature peut avoir sur la vie d’autrui. Grâce aux dons qui l’ont sauvé, Hélène mord aujourd’hui pleinement dans la vie. Elle n’a pas fini de répandre la joie autour de ceux qu’elle aime.  

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