Sara Tessier, 19 ans, est une sportive de haut niveau toujours en quête de nouveaux défis. Pour l’an 2020, la jeune femme prévoyait une année haute en couleur et marquée par multiples objectifs et projets. Sauf qu’une certaine situation pandémique que nous connaissons malheureusement trop bien a mis un frein subit sur ses plans. Sara, bien que déboussolée par les circonstances, a choisi de voir la COVID-19 comme une opportunité de réorganiser ses priorités et d’accorder une importance à ce qui était le plus cher à ses yeux. C’est ainsi qu’est né le podcast Social Butterfly, une plateforme innovante et dynamique sur laquelle elle met à profit son entregent et ses habiletés de communicatrice auprès de jeunes invités passionnés et inspirants. Voici l’histoire d’un projet pertinent qui met en valeur la jeunesse québécoise.
Le début d’un projet
C’est en entendant les témoignages de ses parents, côtoyant beaucoup d’adultes au quotidien ayant peu de commentaires positifs à l’égard des jeunes, que Sara a voulu agir pour contrer les stéréotypes qui définissent la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2010). Beaucoup d’individus étaient apparemment préoccupés par la jeunesse actuelle qu’ils jugeaient trop fêtarde et sans sens du devoir. Toutefois, Sara est la première à s’opposer à de tels préjugés, affirmant que la génération qui fait graduellement son entrée sur le marché du travail en est une intelligente, curieuse, optimiste et surtout, pleine d’initiative. Elle a su qu’elle devait donner une voix à cette jeunesse riche en opinion et mettre un terme à une vision négative injustifiée des « Gen Z ».
« Moi les jeunes qui m’entourent sont tellement intéressants, intelligents, curieux. Je veux exposer ça et mettre ça de l’avant davantage, montrer qu’on est capable de réfléchir et d’avoir une opinion sur des sujets plus poussés. »
Passionnée par la discussion et à la recherche d’une motivation pour donner un élan plus positif à son année, Sara a ainsi mis sur pied le podcast Social Butterfly. Tout en développant sa capacité à s’exprimer efficacement et à effectuer des entrevues, elle a pu semer dans la tête de certaines personnes l’idée que les jeunes ne sont pas si bêtes et sont, au contraire, remplis de potentiel. Bien qu’elle fut contrainte à revoir certains de ses projets en temps de pandémie de coronavirus, Sara se dit reconnaissante que son année 2020 ait pu être marquée par le lancement de ce nouveau podcast. « La pandémie m’a permis d’arrêter et de réfléchir à ce que je voulais réellement », dit-elle.
Combinant étude à temps plein, emploi et sport de haut niveau, Sara bénéficiait auparavant de peu de temps pour mettre sur pied un nouveau projet. Le temps libre auquel elle eut accès lui a permis de faire davantage de recherche, de comprendre comment fonctionnait la production d’un podcast et de se renseigner sur le processus créatif et technique.
« Je suis quelqu’un qui essaye toujours de voir le positif. […] Je suis reconnaissante que 2020 m’ait permis de ralentir et de me concentrer sur les choses que je voulais mettre de l’avant. »
Ce projet, dont la premier enregistrement fut partagé sur les plateformes de streaming le 1er décembre apporte d’ailleurs beaucoup de positif dans le quotidien de Sara. Voir les commentaires de gens lui rapportant avoir discuté de certains sujets abordés dans le podcast avec leurs parents remplit Sara de fierté et lui rappelle la pertinence du projet. Elle apprécie grandement voir que le débat continue à l’extérieur des séances d’enregistrement.
« Je suis touchée par toutes les personnes que je ne connais même pas qui m’écrivent pour me dire qu’ils aiment ça, qu’ils aiment ma voix, qu’ils aiment le sujet, que ça leur a permis de réaliser des choses…»
Sara, qui n’avait jamais touché au préalable au domaine de la création et des communications, a d’ailleurs reçu nombreux compliments sur ses talents d’animatrice. Elle se dit motivée à intégrer à l’université des comités lié à ce domaine pour continuer de s’adonner à temps partiel à cette passion naissante.
Social Butterfly, une mission importante
Social Butterfly est un podcast qui compte plus de 2000 auditeurs et qui pousse l’exercice intellectuel à travers de discussions faites entre jeunes adultes. Cela permet de connaître davantage les opinions des leaders de demain, mais également de valoriser la pluralité d’opinions qui définit notre société. Grande adepte de podcast, Sara avait noté une certaine redondance dans les sujets abordés et souhaitait s’éloigner des clichés dans ses discussions pour donner place à de nouvelles perspectives. « Je suis tannée de parler de coming out, je suis tannée de parler de masturbation, let’s move on, on parle d’autre chose! ». Elle choisit des sujets dont elle a le goût de parler et qu’elle juge d’actualité et les aborde avec un angle différent dans le but de donner une certaine profondeur au dialogue.
« Le racisme il faut en parler davantage. […] Tout ce qui concerne l’identité de genre, sujet actuel mais méconnu et mécompris, c’est une nouvelle bataille… »
La stratégie de Sara est également de mettre de l’avant des gens de tous les jours en se tournant avant tout vers sa communauté pour trouver des invités qui possèdent certaines connaissances dans les sphères qui l’interpellent et qui parlent publiquement de sujets d’actualité. « Il y a une communauté énorme sur les réseaux sociaux de jeunes québécois qui s’intéressent à toutes sortes de sujets…», explique-t-elle. Cette jeunesse pleine d’opinion est la jeunesse du changement positif.
« Le Québec de demain, c’est celui dans lequel je vais élever ma famille, avoir ma carrière, me construire une maison… j’aimerais que ce soit un Québec qui me représente et dont je suis fière. Pour moi, ma plateforme, c’est un pas dans la bonne direction, c’est comme ça que je fais ma contribution au Québec de demain. »
Pour ce qui en est en de l’aspect organisationnel de la chose, tout est effectué dans le respect des mesures sanitaires et Sara se fait tester régulièrement. Les enregistrements se déroulent dans son cinéma maison, dont les murs étaient déjà complètement insonorisés. Tommy, une connaissance dont elle s’est rapprochée grâce au podcast, s’occupe du son. Étant membre d’un band, il avait déjà de l’équipement et, inspiré par le projet, a voulu faire sa part. C’est d’ailleurs lui qui s’est chargé de la trame sonore du podcast, faite entièrement sur mesure pour Social Butterfly.
« C’est lui le mastermind. Moi, je parle, lui fait tout le reste. […] Je suis fière de dire que c’est mon associé »
Apprécier la critique
À ceux qui critiquent certaines opinions exprimées dans des discussions parfois controversées, Sara se montre tout-à-fait ouverte d’esprit. Pour elle, une opinion demeure malléable et les désaccords sont essentiels. C’est ainsi que l’on pousse la réflexion et que l’on se questionne, ce que l’on ne peut pas faire en demeurant dans notre zone de confort. Selon Sara, il faut commencer à voir la pluralité d’opinions comme une force au sein de notre société. Son podcast a pour but d’initier de tels dialogues.
Pour 2021, Sara souhaite voir son projet grandir et aller toucher encore plus de gens. Elle envisage sortir une deuxième saison alors que sa première saison, qui aura couvert au travers de ses dix épisodes des sujets comme la bisexualité, le mouvement souverainiste et la dépendance au cannabis, s’achève bientôt. Elle souhaite également chercher des commanditaires pour se munir de son propre équipement et faire des entrevues avec des gens qui sortent davantage de sa communauté, affirmant qu’elle ne met aucune limite à ce projet. Elle se dit pleine de gratitude face aux gens qui lui ouvrent leur coeur et l’appuient dans cette aventure. Cela lui démontre que le ton pour 2021 c’est l’entraide, la solidarité et l’amour. « Ça va être réparateur pour tous », affirme-t-elle.
Le podcast Social Butterfly est disponible sur toutes les plateformes de diffusion depuis décembre et de nouveaux épisodes sortent chaque semaine.
Pour écouter: https://linktr.ee/Social_butterfly
Instagram: @socialbutterfly_podcast