Florence, 19 ans, future étudiante en communication, a depuis quelques temps un intérêt marqué pour la photographie, passion qu’elle explore notamment dans son utilisation de réseaux sociaux tel qu’Instagram. Toutefois, son compte a quelque chose de bien différent des milliers de comptes au fil visuellement satisfaisant et aux jolis filtres; Florence emploie les réseaux sociaux comme plateforme pour engager son public dans des causes sociales qui lui tiennent à coeur. Ses publications, qu’elle accompagne d’informations pertinentes ou de messages poignants sur des enjeux d’actualité démontrent que l’on peut, avec un peu de créativité et de dévouement, faire des réseaux sociaux des vecteurs de changement.
Pour Florence, s’il y a bien un enjeu majeur qui l’interpelle tout particulièrement et que l’on adresse trop peu quant à elle, c’est l’intersectionnalité, c’est-à-dire lorsque plusieurs enjeux peuvent toucher une même personne et rendre sa situation plus ardue ou précaire. Il ne suffit que de penser à une femme noire qui sera davantage pénalisée en raison de son sexe, mais aussi de sa couleur de peau et qui ainsi, vivra possiblement de plus grands défis en lien avec d’autres phénomènes tels que les changements climatiques. Cette intersectionnalité qu’évoque Florence est aussi présente dans le fast-fashion, autre élément majeur dénoncé sur le compte de l’étudiante. Pour elle, impossible de parler d’environnement sans faire mention des aspects humains et sociaux de ses différents enjeux sous-jacents. « Il faut une justice climatique, mais il faut aussi une justice sociale. On ne peut pas avoir un sans l’autre ».
Débattre pour mieux comprendre
Celle qui apprécie grandement les débats en profite donc pour se renseigner et discuter de nombreux enjeux sur sa plateforme, tout en préservant une attitude ouverte. Black Lives Matter, zéro déchet, fast-fashion… tout ce qui touche de près ou de loin la justice environnementale ou sociale est pour Florence un champ d’intérêt ainsi qu’une source de discussions enrichissantes. En ce qui concerne plus précisément le mouvement Black Lives Matter, qui a pris une ampleur significative sur les médias sociaux au cours de la dernière année, Florence est heureuse de voir que les gens ont pu « se réveiller », bien qu’elle considère que ces réalisations auraient dû se faire bien avant.
Le phénomène l’a rejoint tout particulièrement, elle en a profité pour se renseigner davantage sur le sujet et informer sa communauté sur ses apprentissages. Florence est catégorique à ce sujet; il faut s’éduquer et s’informer pour prendre part à un mouvement qui invite au changement. C’est le premier pas pour faire une différence. Le phénomène de BLM a démontré que les réseaux pouvaient bel et bien donner une visibilité cruciale à certains mouvements trop peu abordés dans les médias traditionnels et aller chercher les jeunes. Toutefois, si l’on veut conserver une utilisation bénéfique et saine des réseaux sociaux, important de ne pas sombrer dans l’abus et de plutôt chercher des comptes qui nous inspirent au quotidien.
« Il ne faut pas seulement suivre des comptes qui ne font que de la pub sans parler des mouvements engagés et importants ».
Florence souligne également l’importance de s’abonner à des comptes diversifiés pour voir du contenu auquel on n’est pas forcément habitué. Bien qu’elle aie des opinions fortes à plusieurs égards, Florence maintient qu’il est nécessaire d’être confronté à l’occasion à des avis divergents. Elle se rappelle avoir notamment discuté lors des élections américaines avec des individus pro-Trump, question de découvrir leur perspective.
Miser sur le concret
Depuis deux ans, Florence partage sur sa plateforme Instagram des photos qui lui permettent de mettre de l’avant des petits gestes qu’elle fait au quotidien pour aider la planète. Elle utilise notamment les descriptions dans les photos pour véhiculer certains messages et faire la promotion du magasinage en friperie. Ses publications qui misent sur les actions concrètes ont suscité beaucoup de réaction positives de la part de ses internautes. « Je reçois de vraiment beaux messages » affirme Florence, qui est touchée par les encouragements fréquents qu’elle reçoit. « Il y a des filles qui m’écrivent pour me dire qu’elles ont commencé à utiliser la diva cup et je trouve ça vraiment bien ». Elle incite d’ailleurs ses internautes à ne pas se gêner à lui poser des questions si certains désirent faire la transition faire un mode de vie plus éco-responsable.
Pour elle, la modification du mode de vie au travers de certains gestes concrets est aussi un moyen de contrer l’éco-anxiété.
« … je transforme ça en action et je me dis que je fais ce que je peux. […] Tu fais ce dont tu es capable dans ta situation personnelle. »
Parmi les actions qu’elles recommandent, Florence mentionne l’importance de faire avec ce que l’on a, question de limiter la surconsommation. Elle rappelle aussi l’importance de consigner les cannettes, un geste qui « est super facile, super simple, et [qui] a un impact ». Florence fait aussi la promotion de plusieurs entreprises et initiatives sociales et environnementales qui l’interpellent.
Voici une liste non-exhaustive des entreprises locales qu’elle aime soutenir:
- Mme L’Ovary: pour des produits hygiéniques réutilisables
- Omaïki: une boutique zéro déchets située à Blainville
- La Natura Casa: pour des soins esthétiques à base d’ingrédients naturels
- Love and Beyond: marque de lingerie qui offre des sous-vêtements ajustables pour promouvoir la diversité corporelle
- Noble: une marque de vêtements durables créés et conçus au Québec
- Upcycli: Une appli mobile pour l’achat et la vente de vêtements de seconde main
Grande consommatrice de podcast, elle recommande aussi: Jay Du Temple discute, Black Girls from Laval, François Bellefeuille: 3.7 planètes, Where we at, Social Butterfly (j’ai écrit sur ce super podcast juste ici), Woke or Whateva, Entre filles avec Sarah-Maude Beauchesne.
Moniq et Cie: un projet prometteur
En plus d’encourager plusieurs initiatives locales, Florence a aussi démarré il y a quelques mois sa propre petite entreprise Moniq et Cie, une boutique Etsy qui vend du « vintage rework ». Passionnée de couture depuis déjà plusieurs années, elle s’est dédiée davantage à ce passe-temps au cours de la pandémie et a commencé à vendre ses créations. Sur sa plateforme en ligne, elle offre des « tote bags », bandeaux, masques et « scrunchies » pour contrer le phénomène de la fast-fashion en réutilisant des tissus de sa grand-mère, amatrice elle aussi de couture. Elle songe déjà à éventuellement développer plus de produits pour sa boutique et souhaite continuer à mener ce projet qui jumelle ses intérêts et ses convictions environnementalistes.
L’engagement de Florence au sein de multiples causes nous rappellent qu’il est bien possible, avec un peu de volonté, de faire une différence au sein de notre communauté et de surtout inciter les gens à mieux comprendre les différents phénomènes sociaux et environnementaux qui nous entourent. En ce jour de la terre, elle nous rappelle l’importance de se renseigner davantage et de se questionner pour pouvoir se dédier plus concrètement aux causes importantes, comme celle de l’environnement.
Pour suivre Florence Sauvé, rendez vous sur @_florencesauve et @moniqetcie sur Instagram.